2013

Millésime arrosé

Il faut avoir les nerfs solides et ne rien lâcher même quand le climat ne vous aide pas, tel est le lot du vigneron qui, nous l’oublions parfois, est « climato-dépendant » (entre autres…)
Nous le savions et nous le craignions : la pluie ne nous a pas quittés du début de la saison jusqu’au moment tant attendu des vendanges.

Le travail dans les vignes a été laborieux avec le souci de maintenir un état sanitaire convenable à la bonne maturation du raisin. La frustration fût alors à son comble mais cela nous incitera à appréhender notre métier passionnant avec plus de modestie et de recul en sachant que rien n’est jamais acquis.

Le printemps a été extrêmement arrosé après un hiver qui n’en finissait plus. Le retard de la végétation s’est alors accentué au fil de la saison mais les grappes ont fleuri dans des conditions correctes. L’été fut plutôt beau mais la pression des maladies a été forte en raison de l’humidité accumulée depuis le printemps nous obligeant à traiter et ne rien lâcher jusqu’au début septembre. En revanche, ce petit répit estival a vite été balayé par une arrière-saison à nouveau arrosée et ce de la mi-septembre jusqu’aux vendanges.

La récolte n’avait pas été aussi tardive depuis 30 ans et nous avons vraiment du attendre les maturités phénoliques (tanins principalement). Je ne sais pas si nous aurions pris de tels risques il y a 30 ans mais nous pensons aujourd’hui avec du recul qu’il était nécessaire d’attendre et de vendanger des fruits mûrs !

Les 2013 ont des concentrations bien moins importantes que les millésimes précédents et ce à cause de la pluie mais ils ont un atout indéniable ; ils sont gourmands et très accessibles. Certes, l’amateur de vins riches, structurés ou de longues gardes sera frustré mais les amateurs de vins tendres et à boire jeunes seront ravis.